REACTIONS OFFICIELLES
Cette vague d'ovnis sans précédent mettra sous les feux de l'actualité une association ufologique belge, la SOBEPS (Société Belge d'Etudes des Phénomènes Spatiaux). Devant les quelques 10.000 pages de rapports d'observations et de témoignages, la SOBEPS, entouré de scientifiques de haut niveau comme les physiciens Léon Brenig et Auguste Meessen, parvient à établir des contacts priviligiés sans précédent avec des institutions d'Etat (Ministères des communications, de l'Intérieur et de la Défense nationale). Car c'est bien le fait qu'une association privée ait bénéficiée d'une telle collaboration avec des officiels qui fait de la vague belge un cas unique dans le monde.
Pour la première fois, les militaires parlent avec une transparence totale du phénomène qu'ils ont parfois tenté de pourchasser, sans jamais y parvenir...
VAGUE BELGE
(Rapport LAMBRECHTS)
REACTIONS OFFICIELLES
EXPLICATIONS RATIONNELLES ?
LE TRIANGLE DE
PETIT-RECHAIN
AFFAIRE CLASSEE ?


Le Général Wilfried De Brouwer
(Colonel à l'époque des faits)
Depuis novembre 1989, les militaires belges sont sur les dents. De nombreux rapports de gendarmerie arrivent quotidiennement, faisant état d'observation d'ovnis dans l'espace aérien belge. Outre les observations visuelles, trois radars (dont celui de Glons faisant partie du dispositif de sécurité de l'OTAN) ont capté un écho équivalent à celui d'un avion se déplaçant à très basse vitesse (de l'ordre de 50 km/h) et changeant fréquemment de cap et d'altitude. Cet objet, régulièrement repéré, ne transmet aucune identification au centre radar, et demeure comme une menace potentielle pour la sécurité du territoire belge. L'Etat-Major des forces aeriennes belges sont dont en première ligne dans cette enigme et la situation est tendue. L'ordre est donc donné d'intercepter cet objet par deux chasseurs F-16, on sait ce qu'il en est advenu (>>> rapport Lambrechts et analyse des contacts radars <<<)
Après ces événements, une journaliste de Paris-Match, Marie-Thérèse de Brosses, préalablement alerté par le scientifique Jean-Pierre Petit, demande un rendez-vous avec le Colonel De Brouwer, Chef d'Etat-Major des forces aériennes belges.

Sans pour autant se faire d'illusions, la journaliste se rend au Quartier Général de l'armée de l'air belge en compagnie de Jean-Pierre Petit. Alors qu'ils croyaient devoir faire face au mutisme militaire de rigueur, le Colonel De Brouwer explique dans les moindres détails, toute l'opération d'interception qui s'était déroulée dans la nuit du 30 au 31 mars 1990. De Brouwer leur montre les images d'une des boîtes noires d'un F-16 où ils distinguent parfaitement l'objet vérouillé par le radar doppler à impulsions des appareils.
Le 22 juin 1990 est une date historique dans l'histoire de l'ufologie. Pour la première fois, l'armée a accepté de montrer, qui plus est dans une conférence de presse, une pièce capitale d'un dossier au sujet duquel elle est toujours restée extraordinairement discrète.
Le Colonel De Brouwer est un personnage clé dans ce contexte, c'est lui qui montre au créneau devant des dizaines de journalistes et qui explique, point par point, la phase d'identification de l'ovni.
En marge du fantastique ouvrage qu'a accompli la SOBEPS sur la vague belge ("Vague d'ovnis sur la Belgique - un dossier exceptionnel" et "Vague d'ovnis sur la Belgique - 2 - une énigme non résolue"), voici un résumé des réflexions du Colonel De Brouwer sur l'implication et les révélations de l'armée :

INTRODUCTION.
"Je dois avouer que j'ai quelque peu hésité lorsque la SOBEPS m'a demandé d'apporter ma contribution à cet ouvrage. En effet, je ne suis pas spécialiste ès OVNI et, en outre, il est assez délicat pour quelqu'un qui occupe une fonction officielle de mettre sur papier ses vues personnelles sur un sujet si controversé. Cependant, j'estime que je n'aurais pas été loyal envers la SOBEPS si j'avais refusé. La Force aérienne a toujours joué cartes sur table à ce propos et je considère cette postface comme un élément complémentaire du dossier exceptionnel rédigé par les gens de la SOBEPS. Je suis en effet plein d'admiration devant l'engagement énorme dont ont fait preuve tous ceux qui furent impliqués dans l'étude d'innombrables témoignages et dans l'analyse de toutes les données techniques disponibles. Ce fut un véritable travail de bénédictin, ingrat parfois, car ceux qui ont pris cette affaire au sérieux n'ont pas été épargnés par les critiques. Cette postface représente la vision de quelqu'un qui, de par sa fonction, fut concerné de très près par la problématique des OVNI en Belgique. Cette vision est fondée sur un nombre de constatations faites par la Force aérienne. Comme je n'ai pas pu omettre des réflexions complémentaires et que j'ai souvent dévié de l'aspect purement militaire et technique, je souhaite attirer l'attention sur le caractère personnel de ma contribution qui ne reflète pas nécessairement le point de vue officiel de la Défense."

CONTEXTE.
"Rares sont ceux qui peuvent approcher la problématique des OVNI de manière objective. Peu de sujets provoquent effectivement autant de réactions controversées, allant de l'indifférence absolue à l'intérêt passionné en passant par la plaisanterie ironique. Ce fut aussi le cas pour l'implication de la Force aérienne dans certaines observations de type OVNI décrites dans ce dossier. Certains milieux étaient étonnés et incrédules de voir une instance officielle s'occuper d'une affaire qui, à première vue, semblait absurde. (...) En me basant sur les multiples contacts que j'ai eus avec diverses personnes, je diviserais l'attitude du citoyen moyen envers la problématique des OVNI en quatre catégories:
1. La première catégorie est constituée de ceux qui ne croient pas qu'une chose comme un OVNI puisse exister. Ils attribuent les nombreuses observations à des phénomènes atmosphériques ou astronomiques (...)
2. Un grand pas psychologique est requis pour passer de l'attitude décrite ci-dessus à la deuxième catégorie que je définirai comme celle regroupant ceux qui acceptent les observations d'OVNI, mais qui excluent par définition toute hypothèse de leur origine extraterrestre.(...)
3. La troisième catégorie est constituée de ceux qui sont persuadés de l'existence des OVNI et qui n'excluent pas l'hypothèse de leur origine extraterrestre. Il s'agit en général de personnes qui ont effectué une étude plus profonde de la problématique et qui, en conclusion, reconnaissent la réalité des observations d'objets volants dont la nature et les performances dépassent largement le domaine des capacités techniques acquises à ce jour. Ils s'aventurent sur un terrain glissant pour la simple raison qu'ils posent une hypothèse sans base scientifique stable.(...)
4. Venons-en à la quatrième catégorie: les convaincus de l'origine extraterrestre des OVNI. Partisans inconditionnels, leur conviction se fonde bien plus sur la croyance que sur la connaissance approfondie du dossier des innombrables observations d'OVNI relatées depuis le premier rapport de Kenneth Arnold (...)

IMPLICATION DE LA FORCE AERIENNE BELGE.
" (...) la Force aérienne peut en effet jouer cartes sur table pour la bonne et simple raison qu'il n'y avait rien à cacher et qu'il était impossible du point de vue technique qu'on eût affaire à un F-117. D'un autre côté, le sérieux des témoignages et le professionnalisme de la SOBEPS étaient des éléments qui poussèrent la Force aérienne à conclure à la nécessité d'une enquête plus approfondie. C'est la raison pour laquelle il avait été décidé avant la tenue de la conférence de presse de tenter d'identifier la nature et l'origine de certains phénomènes observés. La grande question était, cependant, avec quels moyens?"

LES MOYENS.
"Tout vol dans l'espace aérien Belge effectué entre le coucher et le lever du soleil par n'importe quel appareil doit faire l'objet d'une demande officielle et doit recevoir l'autorisation des autorités de l'aviation civile et/ou militaire.(...) En plus des radars d'approche des différents aérodromes, la Force aérienne dispose de deux puissants radars de détection intégrés au système de défense de l'OTAN et opérationnels 24 heures sur 24. (...) les faux signaux sont écartés. Ces derniers, mieux connus des contrôleurs sous le nom de "engels" ou "anges" (...) Dans le cas des observations d'OVNI, les contrôleurs radar étaient priés de porter une attention particulière aux échos (même sur "raw video") qui apparaissaient aux environs des observations visuelles au sol. Ainsi, un certain nombre d'échos radar furent relevés dont on ne savait avec certitude s'il s'agissait "d'anges" ou de véritables appareils en vol.(...) Après la première vague d'observations du 29 novembre 1989, la Force aérienne a ordonné aussi bien aux contrôleurs radar qu'aux pilotes de combat d'être vigilants et d'éventuellement passer à une procédure d'identification. A cette fin, seuls les moyens existants, c'est-à-dire deux radars au sol et les F-16, devaient être employés. Le but était de vérifier si les OVNI étaient réels ou non. Après confirmation, on passerait au deuxième stade, identifier, et déterminer si la sécurité du trafic aérien était menacée."

ACTIONS.
"(...) la Force aérienne a entrepris un certain nombre d'actions concrètes. Lors d'une première intervention le soir du 2 décembre, deux F-16 ont été envoyés dans les environs de Liège où une éventuelle observation avait eu lieu. (...)Puis, il y eut l'action de la nuit du 30 au 31 mars 1990 (...) Dans ce cas-ci, la Force aérienne n'a réagi qu'après confirmation téléphonique de la part de la Gendarmerie d'un certain nombre d'observations dans la région de Wavre et après une observation simultanée par deux radars au sol. Les F-16 ont effectué plusieurs interceptions aidés par les directives du contrôleur radar en service. Certaines données furent enregistrées par les radars de bord des F-16 (...) Les interférences sur les radars de bord sont pourtant généralement causées par les conditions au sol alors que les enregistrements du 30-31 mars ont été réalisés à environ 3 kilomètres d'altitude. En outre, on constate à certains moments une corrélation entre les données provenant des deux radars de bord et d'au moins un radar au sol. L'enregistrement de données identiques par trois systèmes différents à des moments donnés nous pousse à ne pas exclure qu'un ou plusieurs appareils non identifiés aient effectivement évolué dans l'espace aérien belge. (...) lorsqu'un pilote verrouille son radar (lock-on) sur une cible éventuelle, une indication du lieu où elle devrait se trouver s'affiche sur son viseur. Rien n'y a été relevé par les pilotes lors des divers lock-on accomplis. Si ces cibles avaient été illuminées, c'eût certainement été le cas. Est-ce la preuve qu'il n'y avait rien en l'air et qu'il s'agissait de perturbations électro-magnétiques? Sûrement pas: les témoins oculaires à Petit-Rosière ont déclaré que les points lumineux qu'ils observaient ont, à un moment donné, perdu de leur intensité alors que les F-16 approchaient, pour même s'éteindre complètement. (...) En tout cas, la Force aérienne en est arrivée à la conclusion qu'un certain nombre de phénomènes anormaux se sont produits dans l'espace aérien belge. Les innombrables témoignages d'observations au sol rassemblés dans ce livre, renforcés par les relevés de la nuit du 30 au 31 mars, nous ont amené à envisager l'hypothèse qu'un certain nombre d'activités aériennes non autorisées ont bien eu lieu. (...)".

LA COOPERATION ENTRE LA FORCE AERIENNE ET LA SOBEPS.
"Dès les premières observations d'OVNI les responsables de la SOBEPS ont officiellement demandé d'avoir accès aux données de la Force aérienne en la matière. Se basant sur le fait que les autorités nationales n'avaient rien à cacher, la Défense a donné l'autorisation de divulguer les données disponibles afin de permettre une enquête scientifique. Cette attitude a suscité quelque étonnement dans certains milieux nationaux et internationaux. En effet, c'était apparemment la première fois depuis la naissance de la problématique des OVNI que les autorités militaires ont décidé de collaborer avec une association de spécialistes dans le domaine des OVNI. (...)".

CONCLUSION.
"La Force aérienne aurait-elle pu faire plus? Sans doute, mais uniquement à condition d'un effort particulier et de l'engagement de plus de moyens et de personnel. N'oublions pas que le phénomène OVNI surgit à des endroits et dans des conditions imprévisibles. La mise en oeuvre d'un réseau étanche d'observateurs, de lunettes optiques spéciales, de caméras infrarouge, de moyens de communication, d'hélicoptères et d'avions aurait exigé un effort financier énorme. Un tel effort ne peut être justifié sans la preuve qu'il s'agit effectivement d'objets volants qui pourraient constituer une menace éventuelle pour la population et pour le trafic aérien ou qui soient vraiment d'origine extraterrestre. Le dilemme est le suivant: comment peut-on identifier ces OVNI sans l'engagement de moyens supplémentaires alors qu'une telle identification est la condition sine qua non pour justifier leur engagement. Le jour viendra sans doute où le phénomène sera observé avec des moyens technologiques de détection et d'enregistrement qui ne laisseront aucun doute quant à son origine. Ceci devrait lever une partie du voile qui couvre le mystère depuis longtemps. Un mystère qui reste donc entier. Mais il existe, il est réel, et c'est déjà une conclusion importante. "